Coma chez un diabétique

Définition

Le coma est une des complications susceptibles de survenir chez un diabétique. Il peut également survenir pour des raisons indépendantes au diabète.

Les accidents hypoglycémiques (liés à une dose insuffisante de sucre dans le sang) sont susceptibles de survenir au cours du traitement du diabète par insuline. Il peut s'agir d'une dose administrée de manière excessive alors que les besoins en insuline sont diminués. Il peut s'agir également d'une dose d'insuline habituelle qui devrait être modifiée et qui n'a pas été modifiée. C'est le cas lorsqu'un repas est retardé par exemple, ou lorsqu'un repas est sauté, lorsqu'une activité physique est plus intense que d'habitude, lorsqu'un stress survient etc..

Classification

Il existe plusieurs variétés de coma diabétiques (liste non exhaustive) :
  • Le coma survenant à la suite d'une acidocétose par carence ou insuffisance d'apport en insuline médicamenteuse. Le diabète se caractérise par un manque ou une mauvaise utilisation de l'insuline dans le sang, secondaire à un déficit de fabrication de cette hormone par le pancréas. Cette maladie débute brutalement, et si elle n'est pas traitée, elle aboutit à une autre maladie appelée l'acidocétose. L'acidocétose correspond à une élévation excessive de l'acidité du sang due à une accumulation d'éléments appelés corps cétoniques. Ces corps cétoniques sont des produits chimiques : l'acétone, l'acide bétaoxydobutyrique et l'acide diacétique. L'acidocétose s'observe quand des individus restent une longue période sans s'alimenter. L'acidocétose est observée également lorsqu'il existe des vomissements importants et prolongés. Dans le cas du diabète insulinodépendant, c'est-à-dire que le malade nécessite de l'insuline pour rééquilibrer son diabète, l'acidocétose correspond à une complication du diabète sucré qui se caractérise par le fait que le glucose (sucre) ne rentre pas ou mal dans les cellules où il est nécessaire. Les cellules vont devoir utiliser d'autres constituants comme combustible pour fonctionner. Elles s'orientent alors vers les acides gras, qui sont les éléments de base des corps gras contenus dans le sang, mais dont la dégradation va entraîner la formation d'autres éléments chimiques qui vont alors s'accumuler dans le sang : les corps cétoniques. L'acidocétose est secondaire à l'insulinopénie importante c'est-à-dire la baisse de la quantité d'insuline qui a pour rôle de faire baisser le taux de sucre dans le sang. Ceci entraîne une élévation du taux de sucre dans les urines et la présence de sucre dans les urines (glycosurie) provoque une diurèse osmotique (augmentation de la quantité d'eau dans l'urine) entraînant du même coup une quantité importante de sodium (sel) provenant du sang. Cette perte d'eau pour l'organisme est à l'origine de ce que l'on appelle une hyperosmolarité extracellulaire (augmentation de la concentration en dehors des cellules qui constituent l'organisme). Ceci attire l'eau de l'intérieur des cellules vers l'extérieur et est responsable d'un degré variable de déshydratation de la cellule et secondairement d'une hypohypovolémie (diminution de la quantité de sang circulant). Parallèlement on constate une perte importante de potassium également due au catabolisme cellulaire (destruction des cellules) et au fait que les reins laissent passer (fuir) du potassium (fuite rénale).

  • Le coma survenant par accumulation d'acide lactique. Ceci survient généralement quand le diabétique présente une infection grave ou un collapsus cardio-vasculaire (impossibilité pour les principaux organes de l'organisme d'assurer leur fonction circulatoire entre autres). Cette variété de coma est également susceptible de survenir après absorption de phenformine à doses trop importantes. L'absorption de phenformine peut également être dangereuse chez un patient présentant une insuffisance de filtration rénale (insuffisant rénal). L'acide lactique est un produit fabriqué par l'organisme à la suite d'une mauvaise oxygénation des tissus. La phenformine est une molécule entrant dans la composition de médicaments hypoglycémiants plus précisément normoglycémiants c'est-à-dire ayant pour but de normaliser la glycémie (taux de sucre dans le sang).

  • Le coma hypoglycémique est lié à une chute du taux de sucre dans le sang due à un excès d'insuline ou de médicament hypoglycémiants oraux. Il s' agit de médicaments utilisés chez le diabétique non insulinodépendant (nécessitant pas d'insuline pour équilibrer son diabète)


  • Causes

    Le coma chez un diabétique indépendamment de son diabète peut survenir à cause de (liste non exhaustive) :
  • Un traumatisme crânien

  • Un accident vasculaire cérébral

  • Une intoxication alcoolique

  • Une intoxication avec une autre substance que l'alcool (drogue, accidents domestiques etc.)

  • Symptômes

    Les premiers signes indiquant la chute du taux de sucre dans le sang surviennent brutalement.Il s'agit essentiellement d'une modification du système nerveux neurovégétatif (partie du système nerveux régulant les automatismes de l'organisme). Il peut s'agir :
  • D'une tachycardie

  • De palpitations

  • De transpirations importantes

  • De nausées

  • De tremblements

  • De fringale ou de faim importante

  • Le problème réside chez les personnes àgées chez qui les symptômes précédemment cités manquent généralement. En effet il s'agit le plus souvent d'individus recevant des insulines ayant une action prolongée. Dans ce cas l'hypoglycémie (chute du taux de sucre dans le sang) s'installe doucement et sa traduction se fait de la manière suivante (liste non exhaustive) :
  • Impression de dédoublement de la vue

  • Confusion mentale

  • Somnolence voire sommeil


  • Evolution de la maladie

    Chez la personne âgée quand l'hypoglycémie n'est pas prise en charge, celle-ci peut évoluer vers l'apparition de (liste non exhaustive) :
  • Excès de tonicité des muscles (hypertonie musculaire)

  • Convulsions

  • Contracture des mâchoires

  • Signe de Babinski des deux côtés


  • Traitement

    Au cours du coma hypoglycémique (lié à une chute du taux de sucre dans le sang) 3 situations se présentent le plus souvent:
  • Si le patient est conscient c'est-à-dire s'il peut avaler quelque chose, il est nécessaire de lui administrer une boisson contenant du sucre.

  • S'il est inconscient,1 milligramme de glucagon est injecté permettant de rétablir (normalement) la conscience au bout d'environ un quart d'heure. Ce n'est qu'à partir de cet instant que l'administration de glucose par voie orale (en avalant) est possible.

  • Parfois il est nécessaire de perfuser une solution sucrée (glucosé à 10 % par exemple).

  • Prévention

    Elle passe par un régime bien équilibré (ni trop sucré ni pas assez), l'utilisation de doses convenables d'insuline adaptée (en tenant compte des efforts physiques, de l'alimentation, du stress). Elle passe également par la surveillance étroite de la glycémie (dosage régulier au cours de la journée de la glycémie par autoanalyseur électronique), lde a glycosurie (recherche d'un excès de sucre dans les urines par bandelettes) et de la cétosurie (recherche de corps cétoniques dans les urines). Certaines équipes médicales préconisent le dosage de l'hémoglobine glyquée et conseillent que celle-ci dépasse 7,5 %. L'hémoglobine glyquée est une molécule qui se fixe sur l'hémoglobine normale du sang (servant à transporter l'oxygène et le gaz carbonique dans le sang, plus précisément dans les globules rouges). Son élévation indique une glycémie trop importante durant les deux mois qui ont précédé le prélèvement de sang. Sa baisse, chez le diabétique indique également un éventuel risque de survenue d'hypoglycémie.

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