Diabète de l'enfant

DIABETE2

Symptômes

La découverte d'un diabète chez un enfant se fait à l'occasion d'une surveillance médicale scolaire (glycosurie). Quelquefois l'attention d'un membre du corps médical  est attiré par l'un des symptômes suivants :
  • Asthénie (fatigue).
  • Douleurs abdominales.
  • Polyurie (émission excessive d'urine).
  • Acidocétose diabétique (à un stade tardif).
Toute la difficulté réside à cerner avec précision le degré de gravité de l'acidocétose. En effet la plupart des signes cliniques de cette pathologie sont secondaires aux conséquences de la déshydratation (perte de liquide par l'organisme) et de l'acidose (élévation de l'acidité dans le sang). C'est avant tout le degré de perte de conscience, la déshydratation et l'existence d'une polypnée (accélération de la respiration) qui signent la gravité. Cette appréciation ne peut se faire que par un médecin.

Les symptômes de l'acidocétose sont :
  • Une haleine caractéristique.
  • Des nausées et des vomissements.
  • Une anorexie (perte de l’appétit).
  • Des douleurs abdominales.
Dans les cas les plus graves on constate :
  • Une déshydratation, accompagnée d’une respiration accélérée ( respiration de Kussmaul et Kien) dans les cas graves (l'accélération de la respiration permet l’élimination du gaz carbonique accumulé dans l’organisme, source d’acidité sanguine).
  • Coma secondaire à l’accumulation trop importante de corps acides dans l’organisme qui ne peut plus faire front.
  • La quantité des urines es

    Consultation médecin

    L'examen physique permet la surveillance de :
    • La prise de poids
    • La croissance
    • Le développement pubertaire
    t généralement plus élevée qu'à la normale.

Analyses médicales

Le diabète se caractérise par un manque ou une mauvaise utilisation de l’insuline dans le sang, secondaire à un déficit de fabrication de cette hormone par le pancréas. Cette maladie débute brutalement, et si elle n’est pas traitée, elle aboutit à une autre maladie appelée l’acidocétose.

L’acidocétose correspond à une élévation excessive de l’acidité du sang due à une accumulation d’éléments appelés corps cétoniques. Ces corps cétoniques sont des produits chimiques : l’acétone, l'acide bétaoxydobutyrique et l'acide diacétique. L’acidocétose s’observe quand des individus restent une longue période sans s’alimenter. L’acidocétose est observée également lorsqu’il existe des vomissements importants et prolongés. Dans le cas du diabète insulinodépendant, c’est-à-dire que le malade nécessite de l’insuline pour rééquilibrer son diabète, l’acidocétose correspond à une complication du diabète sucré qui se caractérise par le fait que le glucose (sucre) ne rentre pas ou mal dans les cellules où il est nécessaire. Les cellules vont devoir utiliser d’autres constituants comme combustible pour fonctionner. Elles s’orientent alors vers les acides gras, qui sont les éléments de base des corps gras contenus dans le sang, mais dont la dégradation va entraîner la formation d’autres éléments chimiques qui vont alors s’accumuler dans le sang : les corps cétoniques.

Le dosage de l'hémoglobine glycosylée , effectué tous les deux à trois mois est un élément qui permet de contrôler précisément le taux de sucre chez l'enfant. Il s'agit d'une variété d’hémoglobine sur laquelle s’est fixée une molécule de glucose. L’hémoglobine glycosylée (HbA1c) représente normalement moins de 5 % de l’hémoglobine de l’organisme. Sa concentration est dépendante de la glycémie (taux de glucose dans le sang). Son dosage permet de surveiller efficacement un traitement au long cours chez un diabétique.

Le contrôle des urines doit être effectué avant chaque repas et avant le coucher. Ceci permet de connaître la glycosurie et de rechercher l'acétonourie (présence de corps cétoniques dans les urines). Ils peuvent être mesurés par l'utilisation de bandelettes sur des urines qui viennent d'être émises.
 

Examen médical

Les examens complémentaires et plus spécifiquement les analyses de sang montrent (selon le degré et la gravité du diabète) :
  • Une hyperglycémie (élévation du taux de sucre dans le sang)
  • Une glycosurie (présence de sucre dans les urines)
  • Une acétonurie (présence de corps cétoniques dans les urines)
  • Une acidose (diminution du pH sanguin).
  • Il existe d'autre part, selon le degré d'avancement de l'acidocétose diabétique, une hypokaliémie (baisse du taux de potassium dans le sang).
 

Complications de la maladie

En dehors d'une acidocétose d'autres complications sont susceptibles de survenir chez l'enfant diabétique.

Coma hyperosmolaire. Le diabète est susceptible de se compliquer par un coma diabétique nécessitant un traitement d’urgence par l’insuline et une réhydratation (apport de liquide sous perfusion). Ce type de coma porte le nom de coma hyperosmolaire qui est rare chez l'enfant. Le coma hyperosmolaire est le résultat d'une élévation très importante de la glycémie c'est-à-dire du taux de sucre dans le sang aboutissant à un oedème cérébral (collection trop importante de liquide à l'intérieur du cerveau) sans acidocétose. Le traitement du coma hyperosmolaire consiste à apporter de l'insuline et du potassium à l'enfant.

Hyperglycémie du matin due à une insuffisance du fonctionnement de l'insuline ou à une élévation du taux de sucre en réaction à la chute du taux de sucre durant la nuit. Parfois l'hyperglycémie du matin est
appelée également hyperglycémie de l'aube. Ce phénomène peut être prévenu soit en augmentant la dose insuline à action intermédiaire soir en injectant de l'insuline régulièrement avant le repas du soir et en modifiant l'insuline à action intermédiaire dans la soirée avant que l'enfant se couche.

Troubles de la croissance se caractérisant par la survenue de nanisme avec obésité s'accompagnant d'une augmentation de volume du foie (hépatomégalie) et d'un syndrome de Mauriac dont la survenue est rare. Ce syndrome est le résultat d'un excès d'utilisation de l'insuline. Il se caractérise par la survenue d'une maigreur importante associée à un nanisme et à une hépatomégalie (augmentation du foie). Le plus souvent il s'agit de problèmes nutritionnels à type de carence.

Les lipodystrophies sont le résultat des injections d'insuline sous la peau. Elles se caractérisent par l'apparition, au niveau des injections (piqûres d'insuline), d'un aspect cutané sous forme de nodules et de perte d'élasticité  (fibrosité). Quelquefois les lipodystrophies sont le résultat d'une injection d'insuline qui n'est pas à la température du corps c'est-à-dire trop froide (insuline directement utilisée après sa sortie du réfrigérateur sans avoir été réchauffée au préalable). Enfin, les lipodystrophies sont quelquefois le résultat d'injections effectuées trop profondément ou alors d'injections effectuées toujours au même endroit.

Allergie à l'insuline.

Nécrose cutanée insuline (exceptionnelle).

Atteinte retinienne de l'enfant diabétique. Cette affection survient chez l'enfant plus agé (12 à 15 ans). Elle aboutit à des troubles visuels pouvant évoluer jusqu'à la cécité (perte de la vision). Le plus souvent il s'agit d'une rétinopathie diabétique survenant  au moment de la puberté et quelquefois aggravée par une grossesse. C'est la raison pour laquelle la surveillance de l'enfant diabétique nécessite également des consultations d'ophtalmologie afin de dépister (examens paracliniques complémentaires et plus particulièrement l'angiographie à la fluorescéine) des lésions qui débutent et qui sont susceptibles d'être traitées par l'utilisation de rayon laser.

Néphropathie diabétique. Elle est devenue rare  grâce à la surveillance des urines et plus particulièrement du dosage la albuminurie supérieure à 300 mg par jour. En général cette affection rénale fait suite à la rétinopathie diabétique. Un néphropathie diabétique est susceptible d'évoluer vers une glomérulosclérose se caractérisant par la persistance de la protéinurie. Cette affection est susceptible d'évoluer vers une insuffisance rénale chronique.

Traitement

Le but du traitement est de rééquilibrer le mieux possible la glycémie (taux de sucre dans le sang).

L'enfant diabétique nécessite des consultations médicales très régulièrement c'est-à-dire tous les deux mois parfois plus si nécessaire.

Il est remis à l'enfant un carnet de surveillance sur lequel il pourra noter les résultats de sa glycémie (taux de sucre dans le sang) et des glycosuries (taux de sucre dans les urines). Sur ce carnet il peut également noter les incidents qu'ils jugent nécessaire de rapporter au médecin (malaises, hypoglycémie, épisodes infectieux, injections défectueuses, pertes d'insuline, activités physiques).

Le médecin consulté, avec l'aide du carnet, a la possibilité d'évaluer au jour le jour l'évolution de la glycémie de l'enfant.

Physiologiquement c'est-à-dire normalement le taux d'insuline dans le sang est quasi constant. C'est la raison pour laquelle le traitement du diabète, de plus en plus, fait appel à des injections multiples au cours de journée, de façon à se rapprocher le plus possible du profil physiologie de la sécrétion d'insuline naturelle par l'enfant (insulino sécrétion) et de l'adulte d'ailleurs.

L'utilisation de l'insuline se fait par voie sous-cutanée (en piqûre sous la peau).

Il existe plusieurs types d'insuline. Le plus souvent les enfants reçoivent un mélange d'insuline ayant une action rapide c'est-à-dire agissant au bout de 30 minutes et pendant une durée qui va de quatre à six heures.

D'autres variétés d'insuline sont également utilisées, il s'agit des insulines dites à action semi-lente c'est-à-dire agissant au bout de 10 à 12 heures et dont la durée se fait sur 10 à 12 heures.

Le traitement est administré à raison de deux injections, une le matin et une le soir 15 à 30 minutes avant les repas.

Les doses les plus ou utilisées sont les suivantes : une unité d'insuline par kilogramme de poids. Celle-ci sont réparties en deux tiers de la dose le matin et un tiers de la dose le soir.

Comme il a été dit en introduction du chapitre traitement, le but est d'obtenir un taux d'insuline le plus constant possible dans le sang de l'enfant. C'est la raison pour laquelle des techniques d'injection en utilisant un stylos injecteur, dont le maniement est facile, sont de plus en plus préférées au mode d'injection avec des seringues classiques.

Ces stylos contiennent des cartouches d'insuline sous forme de mélange d'insuline ordinaire et semi-lente.

Le bon contrôle de la glycémie passe non seulement par une adaptation des quantités d'insuline mais aussi par l'auto-surveillance (surveillance par le patient lui-même) de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et de la glycosurie (taux de sucre dans les urines).

Cette surveillance est maintenant beaucoup plus facile par l'utilisation des analyseurs de glycémie qui autorisent un suivi simple de celle-ci. Il s'agit d'appareil autopiqueur. Les doses d'insuline sont adaptées en fonction des résultats obtenus par ces appareils de contrôle. Cette surveillance pluriquotidienne (plusieurs fois par jour) permet d'éviter la survenue d'hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang) et d'hyperglycémie (excès de sucre dans le sang).

La prise en charge psychologique de l'enfant diabétique peut s'avérer quelquefois utile. Ceci concerne essentiellement les adolescents. L'entourage familial et plus particulièrement les jeunes parents nécessitent également, sans doute, dans certains cas, une prise en charge psychothérapeutique.

L'éducation de l'enfant se fera sous la conduite d'une équipe multidisciplinaire comportant bien entendu le médecin (endocrino-diabétologue et généraliste)  mais aussi l'infirmière, le psychothérapeute, le nutritionniste. En effet, il semble nécessaire, dans l'intérêt et le suivi thérapeutique, d'expliquer à un enfant non seulement sa maladie mais également la façon de la traiter (complexité des doses d'insuline, mode et rythme des injections d'insuline, choix et prise des aliments entre autres).
 

Prévention

L'enfant doit être surveillé cliniquement (consultation médicale) biologiquement (analyses).

La nutrition (à travers des repas pris régulièrement au cours de la journée en rapport avec les injections d'insuline) d'un enfant diabétique comporte :
  • La moitié de glucides lents (sucres). Il sera nécessaire d'éviter les sucres dont l'absorption est rapide tels que les boissons sucrées  soldats (Coca-Cola, Fanta etc.) surtout quand celles-ci sont prises seules.
  • Un peu moins d'un quart de protides (protéines)
  • Un tiers de lipides. Les graisses doivent être de type insaturé. En effet il existe un risque d'athérome plus importants chez les diabétiques.Les graisses saturées peuvent représenter moins de 10 % de la ration quotidienne.
L'activité d'un enfant diabétique doit comporter un certain nombre d'heures de sport à l'exception des sports particulièrement violents ou dangereux. Le sport représente une façon d'améliorer l'assimilation (pénétration intérieure de la fibre musculaire) de l'insuline. L'activité sportive sous-entend une diminution des doses insuline et/ou augmentation des apports d'aliments.

 

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