L'insuline en spray : une réelle alternative aux injections ?

InsulineL'insuline en spray : une réelle alternative aux injections ?
Les injections d'insuline pourraient bientôt n'être plus qu'un mauvais souvenir. Ce qui n'était jusqu'alors qu'un doux rêve devient réalité avec un nouveau médicament en passe d'être mis sur le marché. Une perspective accueillie avec enthousiasme par les patients diabétiques et avec prudence par les médecins.





Les complications liées à un diabète non contrôlé ou mal contrôlé vont des maladies cardiovasculaires à l'insuffisance rénale en passant par la cécité. Pour les éviter, certains patients doivent recourir à des injections d'insuline sous la peau. Mais les diabétiques pourraient bientôt avoir recours à de l'insuline en spray.
Une idée qui ne manque pas d'air
L'insuline est une hormone secrétée par le pancréas. Son action est indispensable à l'utilisation du sucre (glucose) par les cellules de l'organisme. Pour les patients atteints de diabète de type 1, le recours à l'insuline est incontournable. Dans le cas du diabète de type 2, ce type de traitement reste plus rare. Depuis plusieurs années, la mise au point d'insuline à action prolongée, de seringues à usage unique avec des aiguilles très fines ou encore de stylos injecteurs jetables ou rechargeables ont permis d'augmenter le confort du patient.
Malgré ces nombreux progrès, ce mode d'administration reste contraignant. Ainsi, l'idée d'administrer l'insuline par aérosols a fait son chemin. Mais la dose absorbée via les poumons était jusqu'alors trop faible pour être efficace. Aujourd'hui, un nouveau système permet de contourner ce problème.
Un nouveau mode d'administration
Des molécules de grande taille comme l'insuline peuvent difficilement être administrées par voie orale. Elles sont détruites avant d'être assimilées dans le flux sanguin. Le mode d'administration par aérosols présente de nombreux avantages. L'insuline se retrouve dans les poumons sous forme de millions de petites particules et peut atteindre le flux sanguin. La première née de ces insulines est le résultat d'un programme de développement conjoint entre les laboratoires Sanofi-Aventis et Pfizer. Appelée Exubera ®, cette insuline d'action rapide doit être inhalée au moyen d'un dispositif spécial comprenant un des doses sous plaquette thermoperforée et un inhalateur. Avant de commencer à utiliser ce produit, le médecin devra expliquer l'utilisation correcte de ce dispositif. Il déterminera les doses initiales et les heures d'administration, en fonction de la réponse et des besoins du patient (par exemple alimentation, activité physique et mode de vie). Exubera ® doit être administré dans les 10 minutes précédant le début du repas.
Passage de l’insuline au niveau des alvéoles pulmonaires
vers le flux sanguin


(copyright - Inhale Therapeutic Systems)
Autorisé par l'agence européenne du médicament en janvier 2006, ce produit peut être utilisé pour le traitement du diabète de type 2 chez l'adulte insuffisamment contrôlé par des antidiabétiques oraux. Exubera ® peut être également utilisé chez certains adultes présentant un diabète de type 1, à qui le passage d'une insuline sous-cutanée d'action rapide à cette insuline inhalée pourrait être bénéfique, compte tenu des risques potentiels.

LE DIABETE : UN DEFI A RELEVER.

Vivre avec le diabète, une maladie chronique, n’est pas facile. Il faut en accepter les contraintes tant au niveau du traitement, de la surveillance et de la vie de tous les jours que des réactions psychologiques et familiales.

 Progressivement la personne diabétique et son entourage vont s’adapter à ces conditions. Le patient va pouvoir vivre heureux malgré le diabète.

 REACTIONS AU DIABETE

Réactions psychologiques
 Pourquoi?
Personne n'aime être malade, surtout quand la maladie est chronique et n'a pas de cure définitive.
C'est pour cette raison que chaque individu développe des réactions psychiques à la découverte du diabète et tout au long de sa vie avec le diabète.

Réactions psychologiques variées

Les réactions psychiques sont variées. Certaines sont fréquemment retrouvées à des périodes de temps déterminées après la reconnaissance de la maladie Tous les patients diabétiques ont vécu différentes réactions psychologiques que vous pouvez avoir :
- vous pouvez refuser votre maladie et votre traitement : "non c'est une erreur" " c'est une élévation de sucre passagère qui va disparaître"
- vous avez l'impression que tout s'écroule autour de vous et vous sentez angoissé ou accablé.
- vous pouvez être en colère contre les autres : parents, amis, soignants :"personne ne me comprend", "pourquoi moi ? ".
- vous préférez nier votre maladie ou la négliger.
- vous préférez rester seul plongé dans vos réflexions.
- Des réactions négatives peuvent persister. Afin de surmonter ces situations difficiles, le patient doit pouvoir compter sur sa famille et sur les soignants.
Le déni est une négation inconsciente de la maladie. C’est un mécanisme de défense contre l'angoisse en rapport avec une réalité qui fait peur. Il est fréquent dans le diabète non insuline- dependant, souvent faiblement symptomatique. Le diabète insuline- dépendant s’impose au patient et à sa famille. Alors le déni est souvent partiel et consiste dans le suivi d’un traitement minimum.
La résignation est une situation difficile. Le patient se soumet à son destin de façon passive. Il est triste, perd tout intérêt au travail ou à l'école et n'a plus de plaisir à vivre. Sans espoir, il ne veut faire aucun effort.



Réactions familiales

Lorsque survient un diabète dans la famille, chacun des membres de la famille se sent concerné et réagit selon sa personnalité. La réaction immédiate exprime un désarroi face à cet événement. Tout au long de la vie avec le diabète des réactions et des difficultés familiales peuvent survenir.
Difficultés familiales
- Les difficultés familiales peuvent entraîner un déséquilibre du diabète. A l'inverse le mauvais contrôle du diabète peut rendre le diabétique fatigué et nerveux.
- Un dialogue franc entre les membres de la famille permet de trouver des solutions aux difficultés.
- Sinon le patient et sa famille peuvent en parler avec les soignants et avec d'autres patients et leurs familles à travers l'association de patients.

Difficultés matèrielles

Le traitement du diabète nécessite des frais quotidiens pour le traitement (insuline et matériel d'injection et médicaments pour le diabète) et la surveillance (bandelettes et frais pour les consultations et analyses de laboratoire).
- L'insuline est un médicament nécessaire à la vie des diabétiques insuline-dépendants. Elle coûte cher au patient et à sa famille. Il faut souhaiter une réduction du prix de cette substance vitale. Une priorité à défendre" fournir l'insuline pour tous les patients diabétiques qui en ont besoin."
- Le diabète non insuline dépendant nécessite également des frais pour le traitement et la surveillance.
- Comprendre le diabète et suivre un traitement adéquat permet d’éviter les complications et hospitalisations inutiles : c’est le meilleur moyen d’éviter des coûts excessifs.

Discrimination sociale

Dans différents pays existent des exemples de discrimination injustifiée à l'égard des patients diabétiques. Ce qui empêche leur pleine intégration dans la société.
Cette discrimination peut exister au niveau des soins, à l'école, au travail, au sein de la famille ou dans la communauté.
Il faut lutter contre les préjugés responsables de cette discrimination en diffusant des explications simples et vraies sur la maladie.


VIVRE HEUREUX

Grâce à votre effort personnel et à l'aide de votre famille et de vos soignants, l'adaptation à cette nouvelle vie va se faire progressivement.

Apprentissage

Importance
Une meilleure connaissance de votre maladie et de son traitement vous permettra de mieux la gérer, d’acquérir une autonomie et surtout d'éviter des hospitalisations inutiles.
Une information correcte facilite l’adaptation. L'information permet de comprendre les contraintes liées à la maladie et à son traitement: consultations, auto-contrôle du sang, analyses, traitement, régime.
Ces conseils concernent tous les patients atteints de diabète, ainsi que leur famille, les soignants et toute personne qui pourrait vous aider (enseignant, milieu professionnel...).
Nécessité
Un effort au présent est essentiel pour se protéger des risques pour l'avenir.
Un bon contrôle du diabète permet d’assurer une qualité de vie meilleure et d’éviter les complications.
La consultation du médecin, qui inscrit un médicament sur une ordonnance, ne peut suffire.
Seul le patient diabétique informé de sa maladie et de son traitement et participant activement à sa propre prise en charge sera un patient bien portant.

Adaptation psychique

Le diabète est une maladie chronique. Il est nécessaire d'apprendre à vivre en bons termes avec cette maladie.
Au stade de l'adaptation positive, vous vous dites " je peux continuer à vivre tout en étant diabétique". Vous acceptez la maladie et les contraintes liées au traitement. Cela ne vous empêche pas de mener une vie sociale active et une vie familiale normale.
Comment s'adapter aux sentiments entraînés par le diabète ?
Ne restez pas seul avec vos sentiments. Discutez de vos problèmes et de vos sensations avec quelqu'un qui peut vous aider (un parent proche, un bon ami, un soignant disponible à l'écoute).
L'expression des sentiments est la première étape pour surmonter les difficultés. Elle permet d’améliorer la qualité de vie au quotidien et d’accéder à un mieux être.
Si vous vous sentez psychiquement très fatigue, parlez en à votre médecin.

Adaptation familiale

Le diabète n'empêche pas une vie familiale normale. Le plus souvent, de façon progressive, la famille s’adapte convenablement à la maladie. La solidarité et l'harmonie familiale sont maintenues et renforcées.
L’information de la famille est essentielle. Les proches du patient diabétique (père, mère, frères et sœurs, conjoint...) doivent s'informer sur le diabète afin de pouvoir aider utilement le patient. Le parent le plus proche du patient doit avoir une très bonne connaissance du diabète et de son traitement.
Les contraintes liées à la maladie sont progressivement intégrées dans la vie de la famille. Par exemple, le patient peut manger en famille et non seul, à condition que la préparation des repas familiaux tienne compte du régime du patient.

Surmonter les difficultés matérielles

La grande majorité des patients diabétiques (ceux qui appartiennent aux pays ou aux classes sociales défavorisées) manque de moyens pour la prise en charge du diabète (médicaments) et ne bénéficie même pas de soins élémentaires: consultations, éducation.
La communauté doit considérer comme essentiel la prise en charge matérielle des patients diabétiques en difficulté.
Ainsi, la vie des patients diabétiques est protégée et des handicaps chroniques sont évités. Un traitement efficace permet ainsi d'épargner à la société des dépenses très importantes.

Droits du patient

Le patient a des droits :
Etre soigné par un médecin de façon régulière et pnctuelle en cas de besoin.
Etre informé de son état de santé et recevoir une éducation correcte lui permettant de participer activement au traitement
Accéder au traitement à un coût supportable et être protégé de toute discrimination injustifiée de la société à son égard (soins, école, travail, famille...)

Association de diabétiques

Un soutien essentiel
Les membres comprennent les patients diabétiques et leurs parents, les soignants et les membres bienfaiteurs...
La participation du patient diabétique et de sa famille à l'association permet d'échanger des expériences avec d'autres diabétiques et de bénéficier d’un soutien moral.
Cet espace de parole et d’échange peut vous aider à mieux vivre votre maladie et vous permettre d’exprimer vos inquiétudes, votre angoisse à son sujet. Il vous permet également de vous interroger sur son retentissement sur vous-même, sur votre entourage et sur les relations que vous entretenez avec ce dernier.
Objectifs
Informer les patients sur leur maladie et faire mieux connaître et comprendre le diabète au public: conférence, brochures...
Favoriser l'entraide entre patients: organiser des colonies de vacances pour les jeunes patients, assurer des visites auprès de patients hospitalisés...
Aider les patients diabétiques et les défendre: intervenir auprès de l'administration, des mutuelles, mais aussi des employeurs, des éducateurs, des soignants.

LA VIE AVEC LE DIABETE

Le diabète bien soigné n'empêche pas une vie normale.

La vie familiale

Une vie familiale équilibrée aide au traitement.
Des solutions aux problèmes soulevés par le diabète sont apportées par une discussion franche au sein de la famille.
Les proches doivent soutenir le patient dans ses efforts pour suivre le traitement et éviter de lui reprocher ses erreurs.

Les études et le travail

Les patients soignés correctement et ne présentant pas de complications, peuvent étudier et travailler normalement.
Les jeunes patients diabétiques peuvent poursuivre leurs études normalement en prenant quelques précautions avec l’aide des parents et des enseignants.
Il faut lutter contre toute discrimination au travail envers les patients diabétiques.Une modification de l'activité professionnelle est conseillée chez certains patients et en cas de complications.

La vie en société

Les patients peuvent mener une vie sociale normale et avoir des relations normales.
L'isolement et le repli sur soi sont à éviter.
Cela nécessite que la personne diabétique, son entourage et la société, aient une connaissance exacte du diabète.

LES COMPLICATIONS DU DIABETE




Les complications du diabète et les moyens qui permettent de les éviter sont encore trop méconnus. C'est pourquoi l'AFD, en tant qu'acteur de santé, lance cette campagne, marquée par la mise en ligne sur son site internet de cette nouvelle rubrique et, avec l'aide de nombreux partenaires, par la diffusion d'affiches et de dépliants sur tout le territoire.
Objectif : Informer et sensibiliser : pour éviter les complications et bien vivre avec le diabète.
Affiche campagne des complications -AFD - Association Française des Diabétiques 2008-2009
L'affiche de la campagne des complications lancée par l'AFD
Si en France on ne meurt qu'exceptionnellement des complications aiguës du diabète (coma), en revanche, on peut mourir des complications chroniques du diabète ou subir de graves traumatismes (cécité, amputation...). Une attention et un soin particuliers doivent donc être apportés pour éviter les complications et lutter efficacement contre elles.
Car les complications existent, mais ne sont pas une fatalité. On peut les éviter !
Vous vivez avec le diabète au quotidien et vous savez combien le diabète réclame vigilance, autosurveillance et soin de soi. Mais nombreuses sont aussi les raisons qui poussent parfois à baisser la garde : refus de la maladie ("j'ai un petit peu de diabète"),  lassitude, découragement, méconnaissance de la sévérité de la maladie ou de certains de ses aspects... ou tout simplement l'absence de symptômes, le sentiment "d'être en forme" ou de n'avoir "jamais rien eu de ce côté là"!
Méconnaissance, négligence...
Les études montrent que de nombreux diabétiques méconnaissent les complications du diabète, ou qu'ils n'effectuent pas suffisamment de contrôles réguliers auprès de leur médecin généraliste ou de spécialistes (diabétologue, ophtalmologue, dentiste,...) pour les prévenir.
Or, la méconnaissance et la négligence sont un peu comme des portes d'entrée par lesquelles les complications s'invitent trop souvent, subrepticement, avec des conséquences graves pour la santé des diabétiques.
En France, sur 2 300 000 diabétiques recensés (on estime qu’il y a aussi 500 000 diabétiques non diagnostiqués, soit un total de près de 3 millions de diabétiques), on compte plus de 30 000 amputés, 35 000 aveugles et 300 000 infarctus. Des chiffres que l'on aimerait voir diminuer. Car des solutions existent...
Des solutions
• une meilleure connaissance de la maladie et de ses effets,
• des contrôles réguliers
• et de bonnes pratiques de soin au quotidien
permettent d'éviter et de freiner les complications.
Que vous soyez diabétique depuis longtemps ou depuis quelques mois, de type 1 ou de type 2, jeune diabétique ou "expérimenté", soigné par insuline ou par traitement médicamenteux,  suivi régulièrement ou non par votre médecin... ce dossier s'adresse à toutes les personnes atteintes de diabète et à leurs proches.
Dans ce dossier :

• Quelles sont les principales complications et comment se manifestent-elles ?
• Quels sont les conseils et les recommandations qui permettent de les éviter, de les dépister lorsqu'elles sont encore silencieuses, et de freiner leur développement ?

1ere partie :  Les complications existent
Panorama des complications : les principaux organes et fonctions concernés
2e partie : On peut les éviter
Bonnes pratiques et bons réflexes pour éviter les complications
Avant propos
Ce dossier est pour vous un rappel informatif et pédagogique sur les complications du diabète, et surtout, sur les moyens de les éviter. Sensibiliser, informer, éclairer sur un sujet complexe, sans effrayer ni culpabiliser, en gardant toujours à l'esprit que ces informations et recommandations ne sauraient se substituer aux conseils et au suivi de votre médecin (traitant, spécialiste, diabétologue...).

Le but est de vous aider à mieux comprendre les enjeux du soin, et à utiliser toutes les mesures et pratiques qui permettent d'éviter et d'empêcher le développement des complications, avec comme seul objectif ultime : bien vivre le diabète au quotidien.

Apeline : vers un nouveau traitement du diabète ?

Une voie nouvelle est peut-être en train de s’ouvrir dans la prise en charge du diabète, celle de l’apeline. Grâce à cette protéine, une équipe française a découvert un mécanisme inconnu d'absorption des sucres par les cellules et donc de la réduction de la glycémie.
L'apeline est une protéine secrétée par le tissu adipeux qui participerait à la régulation du taux de sucre dans l’organisme, comme l’insuline et les incrétines, des hormones produites par notre organisme. Ce nouveau rôle, complètement inconnu jusque-là, vient d'être mis en évidence par des chercheurs français dirigés par Philippe Valet de l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (Unité Inserm 858 à Toulouse).


L’insuline, on le sait, est la clef qui permet de faire pénétrer le sucre dans nos cellules et donc de réduire sa concentration dans le sang (la glycémie). Chez les diabétiques, les mécanismes mis en jeu par cette hormone sont détériorés, entraînant l’apparition d’un diabète.
Un mécanisme peut-être utilisable contre le diabète
Or l’équipe de Philippe Valet révèle que nos cellules sont dotées d’une autre voie permettant d’assimiler ce sucre, celle de l’apeline. « En temps normal, cette voie n’assure qu’une faible part de l’intégration du sucre, précisent les auteurs. Mais son rôle prendrait de l’importance dans le cas du diabète de type II [non insulinodépendant, NDLR]. Des tests chez la souris ont prouvé qu’une fois activée, l’apeline était capable d’améliorer la régulation du taux de sucre dans le sang ».
Cet effet s’exercerait par « une voie totalement différente de celles ouvertes par l’action de l’insuline » et des incrétines. Il s’agit là évidemment de recherche fondamentale. De nouvelles études devront à présent vérifier l’action de l’apeline chez l’homme.

Un nouvel espoir pour les diabétiques

Une pilule qui nous permettrait de perdre du poids et d’arrêter de fumer, on en rêve… Et ce rêve devrait devenir réalité dès l’an prochain. Mais ce n’est pas tout, ce médicament pourrait aussi s’avérer extrêmement efficace dans le traitement du diabète. Zoom sur une molécule qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Un nouvel espoir pour les diabétiques
Une pilule qui nous permettrait de perdre du poids et d’arrêter de fumer, on en rêve… Et ce rêve devrait devenir réalité dès l’an prochain. Mais ce n’est pas tout, ce médicament pourrait aussi s’avérer extrêmement efficace dans le traitement du diabète.


Zoom sur une molécule qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
Acomplia ®, puisque c’est le nom de ce médicament, est le premier né, et seul représentant à ce jour, d’une nouvelle classe thérapeutique : les bloqueurs sélectifs des récepteurs cannabinoïdes 1. En clair, cette substance est capable de bloquer un récepteur qui stimule l’appétit et l’envie de fumer. Cette molécule, appelée rimonabant, révolutionnera sans doute les traitements de l’obésité et du sevrage tabagique. Autre corde à son arc, le rimonabant interviendrait également sur de nombreux facteurs de risques liés au diabète.
Vers un nouveau traitement du diabète
Diabète obésité rimonobantLes résultats de l’étude RIO-Diabète étaient attendus avec impatience par de nombreux médecins. Et pour cause, plus de 190 millions de personnes à travers le monde souffrent aujourd’hui de diabète. L’étude, publiée le 12 juin 2005, montre qu’Acomplia ® pourrait révolutionner la prise en charge de cette maladie aux conséquences dramatiques. Durant un an, 1 000 patients diabétiques de type 2 ont reçu quotidiennement une dose de 20 mg de rimonabant. Résultat : on constate une diminution significative de l’hémoglobine glyquée, un paramètre majeur de surveillance du sucre dans le sang, ainsi que l’amélioration de l’hypertension artérielle et des taux de lipides.
Autre point important, ce médicament permet de réduire l’obésité abdominale chez des patients déjà traités pour leur diabète. Une bonne nouvelle quand on sait que l’obésité abdominale, qui reflète l’adiposité viscérale, permet de prédire la survenue d’un infarctus du myocarde… Pour le Pr. Michael D. Jensen "la perte de poids rapportée avec le Rimonabant chez les patients diabétiques est potentiellement très intéressante. En effet les traitements anti-diabétiques actuels améliorent la glycémie mais s’accompagnent bien souvent d’une prise de poids. Cette prise de poids peut elle-même diminuer les bénéfices du traitement et minorer l’amélioration globale des facteurs de risque cardio-métabolique associés".
La perte de poids du groupe de patients traité par le médicament a été de 5,3 kg contre 1,4 kg pour les patients sous placebo. Côté tour de taille, les malades sous Rimonabant ont perdu 5,2 cm contre 1,9.

Haro sur les risques cardiovasculaires

Les effets bénéfiques sur le cholestérol et les triglycérides ne sont pas non plus à négliger car ils contribuent à diminuer les risques cardiovasculaires liés au diabète, à l’obésité et à cette pathologie de plus en plus fréquente qu’on appelle le "syndrome métabolique", et qui multiplie par trois la probabilité de survenue d'un accident cardiovasculaire.
Il est important de noter que cette étude a été menée avec la rigueur habituelle des études cliniques. Plusieurs centres de recherches étaient concernés, les patients qui recevaient le médicament étaient tirés au hasard et ni le personnel soignant, ni le patient ne connaissait la véritable nature du produit reçu (médicament ou placebo). L’étude a concerné les patients en surpoids atteints de diabète de type 2 qui avaient déjà été traités par un antidiabétique oral comme les sulfamides hypoglycémiants (DAONIL ®, DIAMICRON ®, OZIDIA ®) ou la metformine (GLUCOPHAGE ®, STAGID ®.).
Une épidémie meurtrière
L’avenir s’annoncerait-il enfin plus radieux pour les personnes diabétiques ? Il était temps car cette maladie est devenue un véritable fléau, à tel point qu’on parle aujourd’hui d’épidémie, 333 millions de personnes seront diabétiques dans moins de 20 ans. Tous ces patients s’exposent non seulement à des risques cardiovasculaires majeurs mais aussi à des maladies rénales, des artérites des membres inférieurs, des amputations, la cécité … Ce nouveau médicament devrait considérablement améliorer leur pronostic vital mais aussi leur qualité de vie.

L'insuline en spray : une réelle alternative aux injections ?

Les injections d'insuline pourraient bientôt n'être plus qu'un mauvais souvenir. Ce qui n'était jusqu'alors qu'un doux rêve devient réalité avec un nouveau médicament en passe d'être mis sur le marché. Une perspective accueillie avec enthousiasme par les patients diabétiques et avec prudence par les médecins.
Les complications liées à un diabète non contrôlé ou mal contrôlé vont des maladies cardiovasculaires à l'insuffisance rénale en passant par la cécité. Pour les éviter, certains patients doivent recourir à des injections d'insuline sous la peau. Mais les diabétiques pourraient bientôt avoir recours à de l'insuline en spray.
Une idée qui ne manque pas d'air



InsulineL'insuline est une hormone secrétée par le pancréas. Son action est indispensable à l'utilisation du sucre (glucose) par les cellules de l'organisme. Pour les patients atteints de diabète de type 1, le recours à l'insuline est incontournable. Dans le cas du diabète de type 2, ce type de traitement reste plus rare. Depuis plusieurs années, la mise au point d'insuline à action prolongée, de seringues à usage unique avec des aiguilles très fines ou encore de stylos injecteurs jetables ou rechargeables ont permis d'augmenter le confort du patient.
Malgré ces nombreux progrès, ce mode d'administration reste contraignant. Ainsi, l'idée d'administrer l'insuline par aérosols a fait son chemin. Mais la dose absorbée via les poumons était jusqu'alors trop faible pour être efficace. Aujourd'hui, un nouveau système permet de contourner ce problème.
Un nouveau mode d'administration
Des molécules de grande taille comme l'insuline peuvent difficilement être administrées par voie orale. Elles sont détruites avant d'être assimilées dans le flux sanguin. Le mode d'administration par aérosols présente de nombreux avantages. L'insuline se retrouve dans les poumons sous forme de millions de petites particules et peut atteindre le flux sanguin. La première née de ces insulines est le résultat d'un programme de développement conjoint entre les laboratoires Sanofi-Aventis et Pfizer. Appelée Exubera ®, cette insuline d'action rapide doit être inhalée au moyen d'un dispositif spécial comprenant un des doses sous plaquette thermoperforée et un inhalateur. Avant de commencer à utiliser ce produit, le médecin devra expliquer l'utilisation correcte de ce dispositif. Il déterminera les doses initiales et les heures d'administration, en fonction de la réponse et des besoins du patient (par exemple alimentation, activité physique et mode de vie). Exubera ® doit être administré dans les 10 minutes précédant le début du repas.

Les nouveaux traitements du diabète

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Les nouveaux traitements du diabète


Le diabète de type 2, maladie silencieuse et chronique, concerne actuellement plus de 2 millions de Français médicalement traités et 500 000 autres non encore diagnostiqués. De nouveaux traitements arrivent sur le marché. Le principe de précaution incite à être prudent quant à l'utilisation de ceux-ci tant que leur supériorité et leur innocuité n'auront pas été prouvées.
Pourquoi de nouveaux traitements anti-diabétiques ? Les "vieux" traitements oraux (metformine et sulfamides hypoglycémiants) ont des limites. Ils sont efficaces au début du diabète de type 2 mais la défaillance insulino-secrétoire du diabétique de type  2 s'aggrave avec le temps, et plusieurs études ont montré l'augmentation progressive quasi-inéluctable de l'HbA1c, même chez les patients qui arrivent à ne pas prendre de poids. Un médicament capable de stopper cette défaillance insulino-secrétoire serait donc le bienvenu. Les expériences menées chez la souris et quelques études préliminaires chez l'homme avaient laissé espérer que les glitazones puissent avoir cette propriété. Le recul clinique montre que ce n'est pas le cas...
Le Rimonabant
Le Rimonabant (Acomplia) est un antagoniste sélectif du récepteur de type 1 aux endocannabinoides. Il est remboursé s'il est prescrit aux patients diabétiques de type 2 en surpoids, lorsqu'il est associé à la metformine ou aux sulfamides hypoglycémiants. Le rapport bénéfice/risque de ce traitement en terme hypoglycémiant n'est pas majeur et il ne stoppe pas la défaillance insulino-secrétoire. Il peut être utile chez les patients diabétiques dont le problème de surpoids est au premier plan, mais il pose le problème de sa poursuite sur une très longue période.
Les incrétines
Le GPL-1 est une incrétine naturelle de l'organisme. Il est libéré dès le début du repas et agit à plusieurs niveaux : il freine la sécrétion de glucaçon, il stimule la sécrétion d'insuline, il ralentit la vidange gastrique et aurait un effet central sur la sensation de satiété. Mais cette hormone naturelle a une demi-vie très courte car elle est dénaturée par une enzyme protéolytique appelée DPP-4. Deux types de molécules ont été développés : les analogues agonistes du GPL-1 qui résistent à l'action de l'enzyme(le seul actuellement commercialisé en France est l'Exenatide) et les inhibiteurs de DPP-4 qui prolongent la durée de vie du GPL-1 naturel (Sitagliptin est le seul commercialisé en France).
Le Sitaggliptin a la même efficacité en terme glycémique que celle d'un sulfamide peu puissant (le Glibenèse), mais elle entraîne moins d'hypoglycémies et une moindre prise de poids que celui-ci. Cependant, cette molécule a des effets collatéraux qui poussent à la prudence d'utilisation et aucun argument ne prouve pour l'instant que les inhibiteurs de DPP-4 ne freinent la disparition des cellules à insuline. Pour toutes ces raisons, l'association classique metformine plus sulfamides paraît toujours d'actualité.
L'Exenatide fait partie des alternatives à l'insuline lente au coucher. Il est probablement moins efficace en terme d'HbA1c qu'une insuline au coucher bien titrée. Mais il entraîne une moindre prise de poids et s'administre à dose fixe. Cependant, il a certains effets secondaires d'ordre digestifs et reste coûteux (deux fois plus cher en moyenne qu'une injection d'insuline Glargine).
Source : Entretiens de Bichat, Thérapeutiques, S.Jacqueminet, A.Hartemann-Heurtier, "Les nouveaux traitements du diabète de type 2", 11 septembre 2008

Un nouveau traitement pour le diabète

Lors du congrès 2008 de l'Association européenne pour l'étude du diabète qui s'est déroulé en septembre à Rome, un Suisse a reçu pour la première fois le Prix Novartis pour le diabète. Ce prix, créé en 1999, récompense les personnes dont les travaux contribuent à l'amélioration de la qualité de vie des malades du diabète. Marc Donath, diabétologue et endocrinologue à l'Hôpital universitaire de Zurich, a trouvé un traitement qui pourrait peut-être éviter aux personnes atteintes par le diabète de type 2 de subir des injections quotidiennes.


Le diabète de type 2 concerne la très grande majorité des personnes développant la maladie à un âge avancé. Il est lié à un problème d'insuline. Cette hormone, qui régule la glycémie (taux de sucre dans le sang) est soit inefficace, soit sécrétée en quantité insuffisante. Actuellement, au début de la maladie, un changement de mode de vie peut suffire à réguler la glycémie. Mais, plus le diabète progresse, plus le traitement devient contraignant : il est alors nécessaire de mesurer, parfois plusieurs fois par jour, le taux de glucose sanguin, et des injections d'insuline sont indispensables lorsque celui-ci n'est pas normal.

La disparition des cellules qui produisent l'insuline, appelées cellules béta, pourrait être la cause de cette carence. Marc Donath et son équipe ont identifié la substance responsable de la mort des cellules béta, l'interleukine 1-béta. Ils ont ensuite testé les effets d'un bloquant de cette substance sur des malades. Les résultats sont prometteurs : les patients ont vu leur glycémie améliorée et ont augmenté leur production d'insuline jusqu'à 50% au bout de trois mois. Avantage non négligeable pour le confort des patients : en utilisant un bloquant de l'interleukine 1-béta, une injection mensuelle suffirait.

Actuellement, le diabétologue travaille avec l'industrie pharmaceutique afin d'effectuer les tests nécessaires pour mettre le bloquant sur le marché s'il s'avère fiable, ce qui pourrait être possible dans trois ans.

Comment l’obésité cause le diabète et que peut-on y faire ?

Comment l’obésité cause le diabète et que peut-on y faire ?

Introduction

L’épidémie d’obésité qui atteint tous les pays du monde annonce un problème de santé publique encore plus grave : celui d’une épidémie de diabète. L’OMS évalue à 366 millions le nombre de diabétiques dans le monde en 2030, dont près de 40 millions en Amérique du Nord et en Amérique centrale. Compte tenu de l’espérance de vie, il est estimé qu’aux États-Unis, si les conditions actuelles ne changent pas, 30 % des garçons et 40 % des filles nés en 2000 deviendront diabétiques.
Cette prédiction nous rappelle un élément essentiel de l’épidémie actuelle de diabète : l’apparition de la maladie chez l’enfant et l’adolescent. Le diagnostic de diabète de  type 2 chez une personne de 18 ans aurait provoqué la curiosité il y a 30 ans car cette situation était inconnue. Aujourd’hui, le diabète est la première préoccupation des pédiatres. Or, on sait que l’évolution naturelle de la maladie se fait vers la perte complète de la fonction sécrétoire de l’insuline par le pancréas et des complications vasculaires qui seront les principales causes de décès ou d’invalidité. Il est donc facile de voir que plus le diabète commence tôt, plus il aura des conséquences sur l’individu et la société. Nous allons dans cet article explorer les liens entre l’obésité et le diabète et décrire les moyens connus de prévention.


Comment l’obésité conduit-elle au diabète ?

La réponse à cette question est mal connue. On sait que près de 90 % des diabétiques sont obèses ou ont un excès de poids, mais on constate aussi que la majorité des obèses ne sont pas diabétiques. Il est donc clair que l’obésité correspond à des conditions médicales variables. Une partie importante de la recherche dans ce domaine est la compréhension du phénomène des obèses métaboliquement normaux : ces sujets sont souvent très obèses et ne présentent aucune des anomalies métaboliques observées chez les diabétiques ou chez les sujets prédiabétiques.
L’un des liens importants entre l’obésité et le diabète est la résistance à l’insuline, à savoir la diminution de la capacité de l’insuline à stimuler l’entrée du glucose dans les cellules et à freiner la production de glucose par le foie. Ce phénomène est très fréquent chez la personne obèse. Cependant, on peut être mince et très résistant à l’insuline et, inversement, être obèse et sensible à l’insuline. D’autres facteurs sont donc en jeu. Parmi eux, les substances inflammatoires ont probablement un rôle important. Les données de la recherche montrent que la production de ces substances est exagérée dans les muscles des diabétiques. Leurs effets sont doubles : aggraver la résistance à l’insuline et favoriser l'essoufflement de sécrétion d'insuline par le pancréas. Une autre catégorie de molécules en cause est représentée par les hormones adipeuses : ce sont des substances produites par le tissu graisseux et qui influencent l'assimilation des nutriments ainsi que la régulation de la balance énergétique. L’une d’entre elles, l’adiponectine, est particulièrement intéressante : elle stimule la sensibilité à l’insuline à la fois pour le foie et au pour le muscle. Cette action est importante car la diminution du taux circulant d’adiponectine diminue la sensibilité à l’insuline. Malgré ces actions bien définies, le taux circulant d’adiponectine n’est lié à la résistance à l’insuline que pour environ 10 %.
Un autre facteur qui est peut-être en jeu est celui de la lipotoxicité : ce concept, issu de la recherche fondamentale, fait l’hypothèse d’une toxicité de concentrations sanguines élevées de glucose et de graisse pour la cellule insulino-sécrétrice. Ce concept est particulièrement pertinent pour les patients qui, sans être diabétiques, assimilent mal le sucre ; les 2/3 d'entre eux deviendront diabétiques. Quels que soient les mécanismes qui lient l’obésité au diabète, on doit supposer qu’ils sont en action dès que le sujet cesse d’être mince, car les données épidémiologiques montrent que le risque de diabète commence pour un indice de masse corporelle qui dépasse 22, alors que le poids santé est fixé à 25. Un autre facteur important à considérer est le temps : en effet, on estime qu’il faut en moyenne 12 ans d’obésité pour faire apparaître le diabète.

Peut-on prédire la survenue du diabète chez un individu ?

Il n’y a malheureusement pas de moyens objectifs fiables pour prédire le diabète. Les paramètres biologiques étudiés, tels que la glycémie à jeun ou la glycémie deux heures après l’ingestion de 75 g de glucose, ne prédisent le diabète futur qu’avec 25 % de probabilité. Il est donc prudent d’évaluer le risque de diabète avec un ensemble de facteurs : le degré d’obésité, l’histoire familiale, la glycémie à jeun, la triglycéridémie à jeun et la concentration de lipoprotéines de hautes densité (cholestérol HDL ou« bon cholestérol »), et la capacité d’effort musculaire, probablement le meilleur facteur prédictif. Une récente étude (Ming Wei, Annals of InternalMedicine 1999; 130: 89-96), portant sur plus de 5000 sujets, a en effet démontré que la capacité à l’exercice est un facteur prédictif du diabète indépendant de l’histoire familiale, de l’indice de poids corporel, de la glycémie à jeun et de l’âge.

Peut-on prévenir le diabète ?

La réponse est oui, on peut prévenir le diabète chez les sujets à risque, de plusieurs façons. D’abord, la diète et l’activité physique régulière ont un effet protecteur de plus de 50 % sur l’apparition du diabète chez des sujets intolérants au glucose ou pré-diabétiques. Plusieurs études ont montré cet effet, qui dure au moins 10 ans quand les changements des habitudes de vie sont maintenus. Il semble que le maintien de ces habitudes nécessite au moins un an d’observance. La diète exige au maximum 30 % des calories sous forme de graisse et entraîne une perte de poids moyenne de 15 livres en trois ans. L’activité physique est de 150 minutes par semaine au moins. On voit qu’il s’agit ici d’interventions peu agressives. Jusqu’à maintenant, c’est l’activité physique dite aérobique modérée qui a été testée et les effets de l’entraînement en résistance (musculation) sont en investigation.

Grossesse et Diabète : Points importants

Grossesse et Diabète : Points importants

Grossesse et DiabèteLa femme diabétique qui souhaite devenir enceinte doit rencontrer son médecin avant la conception. Une évaluation de sa condition ainsi que l'atteinte et le maintien d'un contrôle optimal de la glycémie sont essentiels.
  • Un contrôle optimal de la glycémie permet de réduire les risques de malformations congénitales majeures chez le fœtus. Il a été prouvé que l'environnement maternel dans lequel baigne le fœtus a une influence directe sur l'organogenèse (c'est-à-dire la formation de tissus ou organes comme le cœur et le cerveau, vers les 3 à 5 semaines après la conception). Comme l'hyperglycémie et les cétones sont toxiques pour le fœtus, il est donc primordial de normaliser le taux de sucre sanguin avant même de devenir enceinte.
  • De plus, la consultation avant la conception permet d'initier l'administration d'un supplément multivitaminique contenant de l'acide folique. L'acide folique réduit lui aussi le risque de malformations congénitales.
  • Toute femme enceinte diabétique doit rencontrer régulièrement les membres d'une équipe traitante expérimentée en soins prénatals. Si c'est possible, la consultation et le suivi en clinique de grossesses à risques élevés (Clinique GARE) sont fortement recommandés. Le suivi d'une grossesse chez une femme diabétique implique des rendez-vous médicaux fréquents.
  • Pour ce qui est de la diététiste, son rôle consiste à établir un plan d'alimentation équilibré qui fournit tous les éléments nutritifs dont la femme enceinte a besoin. Des modifications alimentaires peuvent parfois être nécessaires afin de minimiser les inconforts reliés à la grossesse (nausées, vomissements, brûlures d'estomac). Enfin, des repas légers, complétés par des collations nutritives, peuvent aussi être recommandés afin de réduire l'ampleur des variations de la glycémie.
  • Les mesures quotidiennes de la glycémie, la surveillance régulière de la prise de poids de même que l'ajustement des doses d'insuline sont des aspects qui devront être considérés tout au long de la grossesse.
En résumé, il faut que la femme diabétique qui souhaite devenir enceinte s'investisse entièrement dans son traitement et qu'elle apprenne à s'adapter aux changements progressifs mais importants qui surviendront; le diabète est en effet influencé de diverses manières pendant la grossesse.

Le diabète de grossesse

Le diabète de grossesse

grossesseLe diabète de grossesse apparaît vers la fin du 2e et au 3e trimestre. Il se manifeste par une augmentation du taux de sucre dans le sang qui survient uniquement lors de la grossesse. On le retrouve dans 2 à 4 % des grossesses et il peut affecter la mère et son enfant. Le diabète de grossesse disparaît après l'accouchement dans 90 % des cas.




Durant la grossesse, le placenta produit des hormones qui enrayent l'action de l'insuline. Chez certaines femmes cela entraînera une hyperglycémie, puis un diabète. Les femmes âgées de plus de 35 ans avec un surplus de poids et des cas de diabète dans la famille sont plus à risque que les autres. De plus, si la femme a accouché d'un bébé de plus de 4 kg (9 lbs) et a déjà développé un diabète de grossesse lors d’une grossesse précédente, il y a davantage de risques que ce type de diabète apparaisse lors de la grossesse suivante.

Les symptômes

Généralement, la femme enceinte n'a pas de symptômes évidents de diabète. Mais il arrive qu'ils se manifestent : fatigue inhabituelle, soif exagérée et une augmentation du volume des urines. Dès l’apparition de ces symptômes, une consultation avec le médecin traitant s’impose.

Les risques

Les risques sont nombreux lorsque le taux de sucre n'est pas bien contrôlé.

Pour la mère :

fleche Fatigue accrue
fleche Augmentation du risque d'infection
fleche Surplus de liquide amniotique, ce qui augmente le risque d'un accouchement prématuré
fleche Risque d'un accouchement par césarienne à cause du poids du bébé

Pour le bébé :

fleche Bébé plus gros que la normale
fleche Hypoglycémie à la naissance
fleche Jaunisse, surtout si l'enfant est prématuré
fleche Manque de calcium dans le sang
fleche Difficultés respiratoires
Ces complications surviennent lorsque le diabète n'est pas contrôlé durant la grossesse.

Le diagnostic

Les lignes directrices pour le traitement du diabète au Canada recommandent un test de dépistage du diabète chez les femmes enceintes entre la 24e et la 28e semaine de grossesse.
Le test de dépistage du diabète de grossesse (ou diabète gestationnel) est un test sanguin où on mesure la glycémie 1 heure après la prise de 50 g de glucose. Si le résultat se situe entre 7,8 et 10,2 mmol/L, le médecin traitant proposera un test sanguin plus élaboré en plus de recommander un plan d'alimentation personnalisé conçu par une diététiste.
S'il y a un diagnostic de diabète gestationnel, un plan d'alimentation personnalisé sera élaboré pour contrôler le taux de sucre sanguin. Si cela n'est pas suffisant, le médecin prescrira alors des injections d'insuline (les antidiabétiques oraux ne sont pas recommandés).

Le traitement

Généralement, l'établissement d'un plan d'alimentation personnalisé suffira à assurer un bon contrôle des glycémies. Une saine alimentation et une bonne hygiène de vie (repos, sommeil et activité physique) seront suffisants pour contrôler le diabète de grossesse. Si les glycémies demeurent trop élevées, des injections d'insuline seront nécessaires.

L'accouchement

Au moment où les contractions débutent, les injections d'insuline cessent. Durant l'accouchement, l'équipe médicale surveillera régulièrement les glycémies, en choisissant un traitement selon les lectures. Quant au bébé, ses glycémies seront elles aussi contrôlées durant les heures qui suivront sa naissance.
Le diabète de grossesse de la mère disparaît après l'accouchement dans la majorité des cas. Toutefois, les risques de développer un diabète dans les années qui suivent iront en augmentant surtout si un excès de poids est maintenu. Pour éviter de développer un diabète de type 2 plus tard, il est conseillé que la femme surveille son poids et fasse de l'activité physique plusieurs fois par semaine.
De plus, il est recommandé qu¹un test mesurant la glycémie soit fait quelques mois après l¹accouchement afin de vérifier si le taux de sucre est revenu à des valeurs normales. Avant d'entreprendre une autre grossesse, une consultation avec le médecin est également suggérée.

L'allaitement

Comme pour toutes les grossesses, l'allaitement est recommandé, si la mère le peut. Le plan alimentaire établi lors du dernier trimestre de la grossesse demeure sensiblement le même pour la période d'allaitement.