Diabète, aspirine et tranquillisants : des relations à explorer

Des médicaments sans rapport apparent avec le diabète semblent avoir un impact sur la maladie. Si l’effet de l’aspirine a été rapporté dès 1876, les conséquences délétères des tranquillisants sont des hypothèses très récentes. Doctissimo revient sur ces découvertes.


Suite à des observations cliniques chez des patients sous traitement, de nouvelles armes thérapeutiques ou une meilleure prise en charge pourraient être définies. L’aspirine pourrait ouvrir la voie à de nouveaux médicaments alors que les tranquillisants sont à surveiller.

Diabète et aspirine : des relations enfin élucidées 

Dès 1876, un médecin rapportait une amélioration de l’état de santé de l’un de ses patients diabétiques suite à l’administration d’aspirine. Cette observation ne suscita alors que peu d’intérêt et ce n’est que dans les années 1950 qu’une équipe médicale mit en évidence la réduction du taux de sucre dans le sang (glycémie) lié à de fortes doses d’aspirine.
Diabète et aspirineDepuis, les mécanismes restaient inconnus. Des chercheurs de l’Université Harvard et de l’Université de Californie1 ont finalement élucidé ce mystère. Etudiant des souris génétiquement prédisposées au diabète et à l’obésité, le Pr. Shoelson et ses collègues leur ont administré de fortes doses d’aspirine. Résultat : le composé bloque l’action d’une enzyme appelé iKKbeta. Cette action augmente la production d’insuline, diminue la glycémie et la concentration de graisses (triglycérides) dans le sang. Ces effets durent aussi longtemps que la souris reçoit de l’aspirine.
Pourra-t-on bientôt lutter contre le diabète avec de l’aspirine ? Sur ce point, les chercheurs restent très prudents. Les doses d’aspirine semblent pour le moment trop importantes pour envisager un traitement de ce type sans craindre des effets secondaires dévastateurs sur l’estomac, le foie ou les reins.
Mais cette découverte a permis de mettre en évidence une cible de choix pour le développement de futurs traitements contre le diabète de type 2 : l’enzyme iKKBeta. Avant que cet espoir puisse un jour se réaliser, il faudra passer de l’expérimentation animale à l’homme.

Existe-t-il un effet pervers des tranquillisants ?

Selon des données publiées dans le Journal of Clinical Psychiatry, certains médicaments antipsychotiques récents ou anciens pourraient favoriser l’apparition ou l’exacerbation du diabète de type 2.
Pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont passé en revue les données médicales et demandes de remboursement de certains régimes d’Assurance maladie des Etats-Unis regroupant près de 2,5 millions de personnes. Au total, 4 308 patients psychotiques sous traitements ont été comparés à 3 625 patients psychotiques, ne suivant aucun traitement. Bien entendu, les patients souffrant initialement d’un diabète avaient été exclus de cette étude.

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