Diabète: les spécialistes à consulter

Diabète: les spécialistes à consulter



La prévention étant le meilleur moyen de diminuer les risques de complications du diabète, idéalement, le patient diabétique devrait consulter régulièrement quatre spécialistes en plus de son médecin traitant :un ophtalmologue, un podologue, un dentiste et une diététicienne.

Par Patricia Bernheim

L’ophtalmologue

Les complications oculaires liées au diabète sont assez fréquentes pour être l’une des causes principales de malvoyance en Europe ! Ainsi, en Suisse, on estime que 7% environ des patients diabétiques sont malvoyants.
En présence d’un diabète, la rétine se trouve en effet baignée dans un niveau trop élevé de glucose (sucre). Cela va abîmer non seulement les vaisseaux qui la parcourent, mais aussi les cellules nerveuses rétiniennes qui vont progressivement mourir et disparaître. L’atteinte la plus fréquente est celle au centre de la rétine (la macula) qui nous est essentielle pour lire, distinguer les contrastes et les couleurs, entraînant une diminution irréversible de la vision.
Il n’existe, pour l’instant, aucun médicament ni pour la rétinopathie ni pour la maculopathie. Seul traitement existant, le laser permet de stopper l’évolution de la maladie, mais les dommages existants sont irréversibles. Cette évolution n’est pourtant pas inéluctable : un contrôle de la glycémie et de la tension artérielle ainsi qu’un examen régulier du fond de l’œil, pour dépister les éventuelles lésions rétiniennes suffisent pour assurer une diminution spectaculaire du risque de malvoyance.
Dans la mesure où l’apparition d’une baisse de la vision signifie que les lésions sont déjà bien avancées, l’annonce d’un diagnostic de diabète devrait être immédiatement suivie d’une consultation chez un ophtalmologue pour un dépistage précoce. On n’attend pas les atteintes oculaires pour consulter un spécialiste. En l’absence d’atteinte initiale, un contrôle ophtalmique chaque année suffit. Dès qu’il y a atteinte, une visite plus fréquente est recommandée.

Le podologue

Parmi les multiples complications du diabète, les amputations d’un orteil, d’un pied voire de la jambe sont particulièrement traumatisantes.
Après quinze à vingt ans de diabète, même si la glycémie n’est pas très élevée, le corps commence en effet à souffrir de l’excès de sucre. Cela concerne d’une part les petits vaisseaux sanguins qui peuvent s’obstruer ou se casser et, de l’autre, les petits nerfs sensoriels, à commencer par les plus longs, ceux des pieds. Une fois atteints, ils ne transmettent plus la douleur, qui est un signal d’alarme. La personne diabétique ne sent donc rien en cas de blessures, coupures ou brûlures. Or, si ces dernières ne sont pas traitées, elles deviennent une porte d’entrée aux bactéries qui pullulent normalement sur les pieds.
Les personnes souffrant d’une neuropathie diabétique (perte de sensibilité) ne sentent pas la présence d’une mycose qui, en temps normal, démange terriblement. Si celle-ci n’est pas dangereuse en elle-même, il n’en demeure pas moins qu’elle grignote la peau entre les orteils et l’affine tellement que des fissures apparaissent, véritables portes d’entrée aux bactéries. Ces personnes peuvent aussi supporter un frottement sur les orteils sans réagir, alors que la peau est déjà entamée. Ou continuer à marcher malgré des cloques qui risquent elles aussi de laisser place à des infections si elles ne sont pas ouvertes et nettoyées dans de bonnes conditions d’hygiène.
Les chaussures et les supports plantaires sont également à l’origine d’un grand nombre de problèmes. Ils peuvent en effet devenir de véritables objets de torture pour les pieds puisque, avec une neuropathie sévère, les patients ne savent pas s’ils ont choisi la bonne pointure.
Marcher pieds nus représente également 
des dangers de se blesser, de se brûler, sans ressentir la moindre douleur.
A cela s’ajoute que l’insuffisance artérielle consécutive au diabète ne permet pas un apport assez grand de sang dans la zone infectée, qui consomme 5 à 10 fois plus d’oxygène qu’un tissu sain. L’orteil devient alors noir, parfois en une nuit, et commence à se nécroser. A ce stade, les soins médicaux ne suffisent plus et il faut recourir à la chirurgie.
Pourtant, les gestes préventifs permettant de ne pas en arriver à pareille extrémité existent. Ils reposent avant tout sur une hygiène quotidienne. Pour éviter que les infections ne s’installent, il faut très soigneusement essuyer ses pieds après les avoir lavés, surtout sous et entre les orteils. On peut pour cela utiliser un sèche-cheveux, réglé sur la position froid pour ne pas risquer de se brûler.
L’observation doit être quotidienne puisque les infections peuvent s’étendre très rapidement en milieu humide. Les personnes âgées ou en surcharge pondérale peuvent se servir d’un miroir pour faciliter l’observation. Si cela ne suffit pas, elles ne doivent pas hésiter à demander l’aide d’un tiers.
En cas de lésion, il est nécessaire de faire contrôler ses pieds une fois par mois par un podologue et de soigner la moindre plaie sans délai. Toute anomalie doit conduire à une consultation médicale d’urgence.
N’attendez pas des complications aux pieds. Utilisez les produits adéquats et pratiquez les gestes qui protègent. 
A travers des outils ludiques, les pharmaciens Diabeticare® de la Pharmacie Principale peuvent vous aider à mettre en place des gestes simples au quotidien.

Le dentiste

Un diabète mal équilibré peut accroître le risque de développer des infections buccales. Deux paramètres entrent en ligne de compte. D’une part, la sécheresse buccale, provoquée par certains médicaments, favorise la plaque dentaire et, par conséquent, la prolifération des bactéries ainsi que le risque 
de caries.
D’autre part, l’hyperglycémie augmente l’acidité de la bouche et le taux de glucose dans la salive, deux conditions qui facilitent la multiplication des bactéries. Sans soins appropriés, la parodontite (inflammation des gencives) progresse et envahit plus profondément l’espace entre la dent et la gencive.
Puis elle attaque l’os, la dent s’affaiblit et chute. Cette forme grave de parodontite est la cause principale de la perte des dents chez les adultes. Le diabète est malheureusement un facteur aggravant et, lorsqu’il n’est pas équilibré, la parodontite peut apparaître chez les diabètiques de type 1 dès la puberté.
Enfin, les infections dentaires ont des répercussions sur le diabète puisqu’elles ont tendance à aggraver l’hyperglycémie. Des visites régulières chez le dentiste et l’hygiéniste sont donc indispensables.

La diététicienne

Certaines habitudes alimentaires ont une incidence directe sur la maladie, et il s’agit donc de les modifier. Or, on sait aujourd’hui que les régimes restrictifs imposés autrefois aux personnes diabétiques ne servent à rien, empêchent d’avancer et génèrent de la frustration.
Reste que changer de comportement est un travail au long cours et que l’aide d’une diététicienne peut s’avérer indispensable. Quelques entretiens individualisés suffisent en général pour avoir les informations nécessaires sur l’hygiène alimentaire, pour amorcer un changement de comportement et constater une perte de poids. Les personnes qui le souhaitent peuvent également suivre les cours de cuisine organisés par l’Association genevoise des diabétiques.

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