Lueur d'espoir pour la guérison du diabète

Des chercheurs découvrent l'un des gènes de l'insuline

L'identification d'un gène dont les mutations entraînent une forme rare de diabète néonatal représente le premier pas vers la guérison de toutes les formes de diabète, affirme un des chercheurs à l'origine de cette découverte majeure, qui fait l'objet d'un article dans la dernière édition de la revue Nature.

L'équipe du professeur Constantin Polychronakos, du Laboratoire de génétique endocrinienne de l'Université McGill, qui est rattaché à l'Hôpital de Montréal pour enfants, a épinglé le gène coupable de cette forme rare de diabète qui frappe certains nouveau-nés dont le pancréas est totalement dépourvu d'îlots de Langerhans, formés de cellules produisant des hormones dont l'insuline. Or, dans le diabète, la sécrétion d'insuline est déficiente ou inadéquate.

«Normalement, les îlots de Langerhans se forment durant la vie foetale, et de nouveaux peuvent aussi se constituer après la naissance lorsque l'organisme traverse des situations qui en requièrent davantage, comme lorsqu'une femme est enceinte ou qu'un individu souffre d'obésité», explique M. Polychronakos, dont l'équipe a découvert que la présence de mutations dans le gène RFX6 empêchait carrément la formation d'îlots de Langerhans. Michael German, son collègue de l'Université de la Californie à San Francisco, a confirmé cette observation chez l'animal après avoir induit ce même syndrome chez des souris dans lesquelles il avait bloqué le gène RFX6.

Stimuler le gène

Sachant que le gène RFX6 est probablement le maître d'oeuvre de la formation des îlots de Langerhans et, de ce fait, des cellules bêta qui sécrètent l'insuline, les chercheurs imaginent déjà divers moyens de stimuler ce gène afin de favoriser la régénération des îlots de Langerhans qui ont été détruits dans le diabète de type I ou qui fonctionnent mal dans le diabète de type II.

M. Polychronakos fait remarquer que la greffe d'îlots de Langerhans, qu'on pratique depuis maintenant une vingtaine d'années, se bute à une pénurie de donneurs et, en plus, qu'elle n'est qu'une solution transitoire puisque les greffons ne fonctionnent plus au bout de quelques années. «Maintenant qu'on connaît le gène qui induit la formation des îlots de Langerhans, on peut envisager de prélever du tissu pancréatique chez les patients diabétiques et d'induire ex-vivo la transformation des cellules exocrines en îlots de Langerhans à l'aide d'un médicament qui stimulera le gène RFX6, explique-t-il. On éliminera ainsi le problème du rejet, puisque les îlots de Langerhans seront fabriqués à partir des cellules de la personne recevant la greffe.»

«C'est véritablement le premier pas vers la guérison du diabète», déclare le chercheur, qui prévient toutefois qu'il faudra plusieurs années pour mettre au point ces divers traitements curatifs contre le diabète.


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